Composé entre 1865 et 1868, Ein deutsches Requiem se distingue des messes des morts traditionnelles en latin pour proposer une œuvre profondément personnelle, destinée avant tout à consoler les vivants.

Brahms, marqué par le décès de sa mère en 1865 (et plus tôt par la disparition de Robert Schumann), puise dans des textes bibliques allemands traduits par Luther, dans une volonté de créer un « requiem de l’homme » plutôt qu’un office liturgique.

Structurée en sept mouvements, l’œuvre suit une progression dramatique : du deuil initial (« Heureux les affligés ») à l’apaisement final (« Heureux les morts »), en passant par des fugues monumentales. La quatrième partie évoque un paradis paisible, tandis que le cinquième – ajouté deux ans après la première exécution – fait intervenir une voix de soprano comme une caresse maternelle, hommage discret à sa mère.