Mater Ecclesiae
1H10 Programme
Emmeran Rollin orgue
9 chanteurs

Ce programme tisse un dialogue fascinant entre deux traditions musicales profondément ancrées : la polyphonie espagnole de la Renaissance, portée par Guerrero, Lobo et Victoria, et le contrepoint de Jean-Sébastien Bach, maître du Baroque allemand.
Loin d’être une simple juxtaposition, ce programme illustre l’évolution de l’écriture vocale sacrée. À l’époque de Victoria et Lobo, l’Espagne rayonne en Europe grâce à sa musique religieuse, conçue pour les fastes des cathédrales et des cours royales. Un siècle plus tard, Bach, dans un contexte luthérien plus intime, insuffle à cette tradition polyphonique une nouvelle dimension, mêlant expression personnelle et méditation spirituelle.
Parmi les joyaux du programme, Versa est in Luctum d’Alonso Lobo atteint un sommet d’intensité : composé pour les funérailles du roi Philippe II en 1598, il déploie une plainte musicale d’une beauté poignante. En écho, la cantate Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit (BWV 106) de Bach, dite Actus Tragicus, répond avec une sérénité lumineuse, affirmant que le temps de Dieu est toujours le meilleur.
Le grand-orgue, tantôt accompagnateur, tantôt soliste, dialogue avec les voix, déployant toutes ses couleurs pour sublimer les contrastes de cette fresque sonore. L’auditeur est invité à un voyage à travers le temps et l’espace, porté par la puissance et la grâce d’une musique où se croisent la ferveur espagnole et la rigueur allemande, le doute et l’espérance, la plainte et la lumière.
Francisco Guerrero Lauda mater Ecclesia
Jean-Sébastien Bach Sinfonia, BWV 4 (transcription)
Jean-Sébastien Bach Den Tod niemand zwingen kunnt’, BWV 4
Jean-Sébastien Bach Fugue, BWV 849
Alonso Lobo Versa est in Luctum
Jean-Sébastien Bach Nun komm der Heiden Heiland, BWV 659
Tomás Luis de Victoria Ave Maris stella
Jean-Sébastien Bach Ich ruf zu dir, « Orgelbüchlein », BWV 639
Jean-Sébastien Bach Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit, BWV 106, 6°, 7°et 8°mouvements
Francisco Guerrero Lauda mater Ecclesia
Jean-Sébastien Bach Komm, Jesu, komm, BWV 229